30 ans de suivi de l’élévation du niveau de la mer

tracking sea level rise

Il y a exactement 30 ans, des scientifiques ont mis en orbite un satellite dans le but exprès de surveiller et d’étudier la montée et la descente des eaux. Cette surveillance était auparavant assurée par l’homme, qui prenait les mesures nécessaires directement sur la côte. Le 10 août 1992, TOPEX-POSEIDON (c’est le nom du satellite) a été lancé dans l’espace, capable de mesurer, d’enregistrer, de stocker et de comparer des données sur la hauteur de la surface des océans et des mers dans le monde entier. Les résultats des mesures satellitaires ont confirmé les observations que les scientifiques avaient déjà faites avec leurs instruments précédents directement sur les côtes, à savoir: les mers montent, et ce à un rythme accéléré.

Les mesures par satellite ont permis aux scientifiques de découvrir et de noter avec précision que le niveau moyen mondial des mers s’est élevé de 10,1 centimètres (environ 4 pouces) depuis 1993. Sur une période de 140 ans, d’abord avec les marégraphes, puis également avec les satellites, il a été démontré que le niveau global de la mer s’est élevé d’environ 21-24 centimètres; c’est comme si les côtes des États-Unis (contigus) étaient recouvertes de 5 mètres d’eau.

Crédits: NASA’s Earth ObservatoryLire la suite: Key Indicators: Global Mean Sea Level

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Niveau moyen global des mers



Niveau moyen global des mers: qu’est-ce que c’est?

Il s’agit de la hauteur moyenne de l’ensemble de la surface des océans. Son élévation est principalement due à deux facteurs liés au réchauffement climatique: (i) la dilatation de l’eau de mer due au réchauffement et (ii) l’apport d’eau provenant de la fonte des calottes glaciaires et des glaciers terrestres.

Qu’observe-t-on?

Le graphique montre l’évolution du niveau de la mer depuis 1993, une observation faite par les altimètres satellitaires. La ligne noire représente les mesures, tandis que la ligne bleue montre l’incertitude associée à ces mesures. Les données présentées sont les dernières disponibles (compte tenu d’un délai de 4 mois pour le temps de traitement).

Note: il convient de noter que les données présentées dans le graphique n’incluent pas le GIA (Glacial Isostatic Adjustment). Pour télécharger les données avec l’ajustement isostatique glaciaire, il suffit de cliquer sur le lien situé sous le graphique.

Pourquoi ce chiffre est-il important?

Le chiffre du niveau moyen global des mers est important car il s’agit d’un véritable indicateur climatique qui renseigne sur la fonte des glaces terrestres et le réchauffement des océans. Depuis des décennies, le niveau global de la mer augmente, ce qui confirme que le climat se réchauffe. Le taux d’élévation du niveau de la mer, appelé «taux annuel d’élévation», est passé de 0,08 pouce/an (0,20 centimètre/an) en 1993 au taux annuel actuel de 0,17 pouce/an (0,44 centimètre/an). Ces données sont essentielles pour permettre aux planificateurs (scientifiques, ingénieurs et même architectes) de comprendre la «trajectoire» de l’élévation future du niveau de la mer. De plus amples informations sur les enregistrements satellitaires sur 30 ans et les données relatives à la trajectoire du niveau moyen global de la mer sont disponibles en cliquant sur le lien fourni ici.

Références: Willis, Hamlington, Fournier, 2023; Beckley et al., 2017; GMSL dataset.

La Masse des Océans

ocean mass

Qu’entend-on par «masse des océans»?

Ce n’est rien d’autre que le «poids» de l’océan, déterminé par son attraction gravitationnelle.

Qu’observe-t-on?

Le graphique montre les mesures satellitaires de la masse des océans depuis 2002; c’est de la fonte des glaces terrestres et de l’apport d’eau océanique que découle l’élévation du niveau des océans que nous observons depuis des années. Le graphique montre une ligne noire représentant les mesures effectuées, tandis que la ligne bleue indique l’incertitude, croissante ou décroissante, de ces mêmes mesures.

Le satellite GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment), aujourd’hui à la retraite, a été le premier à effectuer ces mesures particulières. Les mêmes mesures sont désormais effectuées par le satellite GRACE Follow-On lancé en 2018. Ces satellites observent la rugosité et les dépressions du champ gravitationnel de la Terre lorsqu’ils passent au-dessus de la terre, de l’eau et de la glace.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes?

L’augmentation du risque d’inondation, et donc de submersion des côtes voisines, dépend de l’augmentation de la masse des océans, qui entraîne une élévation du niveau de la mer le long du littoral. Il s’ensuit que la connaissance des données n’est pas seulement intéressante mais extrêmement importante pour éviter des catastrophes qui seraient « irréparables ».

Références: Watkins et al., 2015, doi: 10.1002/2014JB011547; GRACE and GRACE Follow-On JPL RL06Mv2 data.

Hauteur Stérique

steric height

Hauteur stérique : qu’est-ce que c’est?

La hauteur de la surface de la mer augmente non seulement lorsque de l’eau est ajoutée, mais aussi lorsque l’eau se réchauffe et que son volume augmente. Il est évident que les variations de la teneur en sel, ou salinité, affectent le niveau de la mer lui-même; ces variations sont connues sous les termes techniques de «hauteurs halo-stériques» et «hauteurs thermo-stériques».

Qu’observe-t-on?

La mesure de la température et de la salinité des océans depuis la surface jusqu’à une profondeur d’environ 2 000 mètres est effectuée par un système mondial de capteurs océaniques flottants (système connu sous le nom d’«Argo»). Les flotteurs Argo sont capables de nous dire quelle part de l’élévation connue du niveau de la mer peut être attribuée à l’augmentation de la température due à la dilatation de l’eau de mer.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes?

Sachant que l’océan absorbe 90 % de la chaleur piégée dans l’atmosphère terrestre et grâce aux mesures satellitaires, nous pouvons désormais affirmer que le réchauffement et la dilatation de l’eau des océans contribuent à environ un tiers de l’élévation du niveau de la mer. Nous pouvons également identifier et mesurer avec précision la contribution des processus à l’élévation du niveau moyen global des mers grâce aux mesures de la fonte des glaces terrestres qui s’ajoutent à l’eau des océans.

Fichiers de données: https://www.ncei.noaa.gov/access/global-ocean-heat-content/fsl_global.html

Groenland

greenland mass variation

Qu’observe-t-on?

La quantité de glace que le Groenland a perdue depuis mai 2002 est représentée par la ligne «encochée» du graphique, décomposée et exprimée en gigatonnes (milliards de tonnes métriques) de masse de glace (c’est-à-dire le «poids» de la glace). La ligne bleue (visible en cliquant et en faisant glisser le curseur pour zoomer) montre l’incertitude, faible ou élevée, associée à ces mesures.

Les données et les mesures proviennent à la fois des satellites GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment, aujourd’hui hors service) et du nouveau satellite GRACE Follow-On (la mission de suivi de GRACE lancée en 2018).

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes?

La glace du Groenland fond rapidement et cette fonte s’accélère. L’océan monte d’environ 1 millimètre pour chaque 360 gigatonnes de glace perdue. Depuis 2002, le niveau de la mer s’est élevé d’environ 63 millimètres (2,5 pouces). À ce rythme, il est inévitable que l’élévation du niveau de la mer augmente les inondations côtières et finisse par submerger certaines communautés côtières.

Références: Watkins et al., 2015, doi: 10.1002/2014JB011547; GRACE and GRACE Follow-On JPL RL06Mv2 data

Antarctique

antarctica mass variation

Qu’observe-t-on?

Comme on peut le voir sur la carte, la ligne dentelée représentée sur la carte montre les pertes d’inlandsis et de glaciers sur le continent antarctique depuis mai 2002 (valeurs exprimées en giga tonnes, ou milliards de tonnes métriques) de masse de glace – le «poids» de la glace. La ligne bleue (qui apparaît lorsque vous cliquez et faites glisser le pointeur de la souris pour zoomer) montre l’incertitude, faible ou élevée, associée à ces mesures. L’incertitude (ou le chiffre à prendre et à laisser) décrit l’écart par rapport à la moyenne, à l’intérieur duquel il existe une forte probabilité que le chiffre réel se trouve.

Les données et les mesures proviennent des satellites GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment, aujourd’hui hors service) et du nouveau satellite GRACE Follow-On (la mission de suivi de GRACE lancée en 2018).

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes?

L’Antarctique perd de la glace, mais pas aussi rapidement que le Groenland. Pour chaque perte de 360 gigatonnes de glace terrestre, l’océan s’élève d’environ 1 millimètre et, si l’on prend les mesures de mai 2002, le niveau de la mer s’est élevé d’environ 2,5 pouces, soit 63 millimètres. À ce rythme, certaines communautés côtières seront bientôt submergées, car la même élévation du niveau de la mer augmente le nombre d’inondations côtières qui contribuent à submerger les terres avoisinantes.

Références: Watkins et al., 2015, doi: 10.1002/2014JB011547; GRACE and GRACE Follow-On JPL RL06Mv2 data

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